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dimanche, 27 mai 2012 18:05

Hommage à Guy Chenevière

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Hommage à Guy Chenevière

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Merci à Guy Chenevière, qui était prêtre ouvrier du bâtiment dans le Val de Marne. Il a eu à cœur d’être fidèle à l’équipe de base et était présent aux rencontres départementales ou régionales des Equipes Enseignantes, mettant la priorité sur la conscience du collectif. Vous pouvez trouver ci-dessous le témoignage donné par son équipe lors des obsèques en décembre ainsi que des écrits personnels.

 Enterrement de Guy Chenevière le 23 12 11

Témoignage de l'équipe enseignante dont il était l'aumônier

Guy a été notre aumônier d'équipe enseignante, pendant plus de 30 ans. Chrétiens de l'Enseignement Public, nous nous retrouvions chaque mois pour revoir ensemble nos vies d'enseignants, nos engagements à la lumière de l'Évangile. Guy était extrêmement attentif à nos faits de vie, il nous écoutait avec vigilance et bienveillance. En fin de réunion, au cours de la célébration, il reprenait nos témoignages et les reliait à la parole de Jésus en insistant toujours sur l'action collective et le souci des plus pauvres. Pour lui, la plus petite action prenait sens quand elle servait à mettre d'autres debout. Pendant des années il a été pour nous une boussole. Plus que réservé sur sa vie personnelle, il savait évoquer ses copains de travail, ses engagements syndicaux percutants. À la maison de retraite du bâtiment à Bagnolet il avait le souci des employés de maison et de ses voisins et voisines de palier. Depuis plusieurs années il manque à notre équipe (il ne pouvait plus y participer).

Marie qui ne peut pas être des nôtres aujourd'hui nous a dit qu'elle était de cœur avec nous. Elle écrit : « Guy nous a beaucoup aidés, Alain et moi, à préparer notre mariage. Son accompagnement nous a permis d'avancer ». Dominique nous a dit : « Guy était pour moi un homme engagé, un homme de foi et de réflexion toujours disponible aux plus faibles ».

Voici quelques extraits de textes qu'il écrivait régulièrement :

« Durant les messes matinales que je célèbre dans ma chambre aux floralies de Bagnolet, quand je dis « je vous donne la paix » je traduis : « Pour connaître ma paix je te renouvelle mon appel. Viens, suis-moi, continue ma mission. Sois fidèle jusqu'à la mort pour que les hommes vivent, que l'humanité s'humanise, qu'elle soit fraternelle pacifique, juste. Que ce soit sur la terre comme au ciel.»

Et puisque c'est Noël, voici sa conclusion écrite à Noël 2007 :

« On fête la naissance d'un enfant. On veut oublier que quelques années plus tard les puissants, les possédants, le pouvoir politique économique et religieux l'assassineront pour avoir voulu libérer les opprimés.
À chacun de choisir son camp. »

Jacqueline Cretté, Lucette Villetard, Hélène Vulin
Claudine Lepsâtre, Marie Becker, Dominique Balmand

Ce que je suis, ce que je crois

Je suis d'une famille « non pratiquante » : parents divorcés. On ne m'a jamais parlé de mon père, sauf qu'il était instituteur et jouait bien du violon. Ma mère était vendeuse de chaussures, ne s'est jamais remariée, pour moi semble-t-il. Divorcée, elle s'estimait exclue de l'Eglise (s'en souciait-elle ?). Mais elle râlait contre l'injustice (lutte pour deux jours consécutifs de repos). Elle est revenue à Jésus et à l'Eglise. Femme de liens fraternels, elle a vécu avec courage les souffrances de son cancer. Je n'ai jamais prié pour sa guérison.

Nous vivions chez les grand-parents maternels, un « beau » grand-père, dont le père était brasseur de bière ; lui représentant indépendant, artiste peintre et sculpteur amateur, anli-clérical, incroyant (?). Ma grand-mère faisait ses Pâques et m'entraînait dans les églises pour prier pour qu'on gagne à la loterie (ça m'a guéri de la prière de demande).


Je devais faire ma communion (fête de famille) : 38/39, un an de caté, la guerre. Je vais à la messe jusqu'à la dernière case à signer sur la carte de messe. De retour en 42 à Paris, on m'envoie au caté (3 mois de caté « individuel » avec une brave grand-mère). Communion privée solennisée.

J'ai découvert un "patro" une communauté chrétienne de jeunes aux dimensions du quartier, un prêtre qui «passait» laissant du bonheur chez les gens qu'il visitait - grande fraternité. « Enfant unique », douillettement élevé sans copains, j'ai découvert des copains, fils de travailleurs, la misère (le l9ème - la rue de la Solidarité, rue de l'Orne). Copain de jocistes (réservé à ceux qui travaillaient). Appelé à des responsabilités dans le patro. Cette communauté chrétienne m'a poussé à me dépasser, à faire plus que ce que j'étais capable.

Le désir d'être prêtre pour « le bonheur des hommes », Impression d'être appelé par Jésus. Morsang puis St Sulpice : Villejuif - Ste Colombe (P. Christian), Saint Denis, Ivry (travail à mi-temps puis à plein temps). Orly, les P.O. (ils m'apparaissaient comme des « super » dont je n'étais pas digne). Pour moi le travail devenait une nécessité, parce que nombreux étaient ceux qui, me connaissant, s'étonnaient de ce que je ne travaillais pas.

« Etre avec » - J'ai toujours refusé d'être prêtre « universel » Etre prêtre « pour le peuple » des travailleurs, des exploités, prêtre ouvrier. J'ai rejoint le syndicat de la Construction C.G.T., j'ai participé à la commission exécutive du Syndicat parisien bâtiment. J'y ai découvert des militants et militantes tout donnés aux camarades.


Ce que je suis, je le perçois comme un « reçu » : de ma famille, mon milieu social, les différentes communautés humaines et (ou) chrétiennes que j'ai connues ; et par ces médiations d'une humanité qui cherche à se réaliser. A travers tout cela, un sens a été donné à ma vie, marquée par la souffrance, l'injustice et la mort.


De ce vécu, « digéré » personnellement, fait mien, je me sens appelé (au cœur même du reçu) à me donner dans le partage, la solidarité. « Qui veut garder sa vie la perd » nous dit Jésus.
J'ai choisi le courant des « hommes de la fraternité » dans le mouvement ouvrier vécu au quotidien et dans le syndical. Tous les militants ne sont pas hommes de fraternité, certains devenant hommes d'organisations, de pouvoirs. Je ne suis moi (en construction, en devenir) qu'avec les autres, en mouvement, en devenir. Je suis « prètre-pour-les-hommes », en devenir :

Ma mort fixera le prêtre que je serai devenu


Dans le courant de fraternité, je reconnais la vérité humaine de Jésus de Nazareth (son mystère pascal) et j'essaie de vivre l'Esprit qu'il a choisi de faire sien en rejoignant le courant prophétique. C'est dans ce choix qu'il s'est découvert le Fils, le Bien-Aimé de Dieu. C'est dans ce choix que j'espère être fils, aimé du Père. J'espère que d'une façon ou d'une autre, l'humanité ira jusqu'au bout de son épanouissement.


J'espère l'éternité de la Vie. Je crois que cette humanité à venir est déjà commencée, et je crois que là est l'espérance de Dieu, Source et Père du monde.
Je crois en l'autonomie de l'humanité (à construire).
Je crois qu'on peut être fils adulte de Dieu (et que l'Evangile ne nous invite pas à
l'infantilisme)
Je crois qu'il y a d'autres chemins car Dieu n'est pas limité par nos limites.
Je reconnais dans la Bible, et l'Eglise (au sens dépassant les limites actuelles) quand
elle s'efforce d'être chrétienne, la communauté des croyants dans l'histoire, =
mémoire présente de ce qui me fait croyant.


Le Dieu de Moïse («JE SUIS »... soucieux de la libération du peuple), de Jésus : j'y crois par un choix que nul ne peut justifier rationnellement.
Je comprends qu'on puisse choisir de ne pas croire.
Je refuse bien des choses dans le credo officiel, mais cherche (pas assez) à saisir le sens caché dans une parole qui n'est pas de ma culture.
Reste la question : la souffrance, le mal ! «La seule excuse de Dieu est qu'il n'existe pas» (Camus)

Pour moi, comme Jésus à la Croix ;
Mon Dieu pourquoi...?...? Mon Dieu c'est Toi.

Guy Chênevière
(Texte non daté, à situer fin des années 1980)
 

________

- Je ne mange pas ce pain là ! » disais-tu, faisant allusion à certains événements de la vie (travail au noir, lécher les bottes du patron, grimper sur la tête des autres... )
C'est bien l'ami(e), d'accord, moi non plus, je ne mange pas de ce pain là !

Alors, I'Ami(e) quel pain crois-tu que je mange ?

C'est un vrai pain nourrissant, énergétique, un vrai pain de Vie, comme il y a de l'eau de
Vie. De quoi te faire un cœur gros comme ça ! T'as raison l'ami(e), ça ne se voit guère, dans le train-train quotidien. Je suis râleur, égoïste, fragile. Je suis comme un champ plein de pierres et de ronces et le blé a du mal à pousser.

N'exagère pas l'ami(e) ! Tout en moi n'est pas pourri. Mais quand on sait la qualité du pain que je mange, du vin que je bois, on s'étonne du peu de résultat.
Mais quand même, sans cette nourriture, ça serait encore pire. Ce pain que je mange, ce vin que je bois, sont la conséquence d'une invitation :

"Mangez-en tous, buvez-en tous,

Adhérez dans votre vie à ce que j'ai vu,
jusqu'à la fin pour que le monde bouge,
que l'humanité devienne plus juste,
plus paisible, plus fraternelle.
Mangez de ce pain-là, agissez dans le même esprit"

Guy Chenevière
(texte également non daté)

 

Lu 2358 fois Dernière modification le lundi, 06 mai 2013 16:32

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