Chers amis,Je suis personnellement bien contente de cette soirée où, malgré la fatigue et les tensions liées au contexte politique dans lequel nous nous trouvons, nous avons échangé posément et de façon constructive.
Nous avons été en communion avec ceux qui ne pouvaient être là et avons terminé par une belle prière.
A ceux qui étaient présents, mille excuses si mon petit compte-rendu ne rend pas compte de la totalité de nos échanges. Rien par exemple sur les techniques "managériales" de l'entreprise importée à l'Ecole ;-)Petit rattrapage...
Chapitre 6 du livre Grandir en humanité.
Sur la liberté d'enseigner.
La liberté de chacun dans sa classe ne doit pas empêcher la concertation : concertation entre professeurs d'une même discipline, concertation des équipes dans toute leur pluralité pourvu que les objectifs soient communément construits et admis par tous.
Quel sens alors donnons-nous à l'école ? Nous avons déjà échangé et écrit à ce sujet.
Selon Abdennour Bidar et Philippe Meirieu, l'Ecole doit être le lieu d'apprentissage de la fraternité, de la démocratie. Elle doit être le lieu où les enfants apprennent à grandir en humanité, c'est-à-dire le lieu où ils découvrent l'altérité et où ils apprennent à voir l'autre comme un être humain, à égalité avec eux-mêmes, à qui ils doivent tendre la main, malgré leurs identités plurielles. Quelque chose de très humaniste en somme mais aussi de très chrétien n'est-ce pas ?
Des savoirs pour grandir en humanité
En commentant le chapitre 7, celui qui était au programme ce soir, nous avons évoqué la question de la spiritualité à l'école. Quels sont les temps donnés aux élèves pour une réflexion sur eux-mêmes et sur ce qui les dépasse ? Quel temps laissé pour une réflexion sur la vie ? Sur le sens de la vie ? Nous sommes les héritiers des Lumières et le discours rationnel est bien sûr central à l'Ecole. Il est un rempart contre toutes les formes d'obscurantismes, mais il ne doit pas occulter le sensible, l'émotionnel (cf. la session d'été 2022). L'enfant est en construction et nous devons lui donner accès à toutes les façons de voir et dire le monde : par la science, mais aussi par les arts. Ils sont une façon de dire le monde, de dire la vie. Nos élèves ont besoin de parler, ils s'interrogent sur le sens de la vie. Il n'y a qu'à écouter le silence de nos classes quand nous travaillons sur les grands textes fondateurs ou sur la naissance des religions. Les élèves sont alors suspendus à nos lèvres, ils nous questionnent, ils cherchent le sens. L'Ecole est le lieu de la rencontre de toutes ces quêtes de sens. Echanger à ce sujet, c'est être dans une spiritualité laïque. Il n'y a rien d'incompatible. Rien d'interdit. Pour les accompagner dans ce questionnement, il faut qu'ils puissent exprimer leurs émotions, leur sensibilité : et pour cela apprendre à lire et dire (sous toutes les formes possibles et imaginables), observer des oeuvres d'art, se laisser prendre par elles et créer à leur tour, sans perdre de vue l'exigence.
Bonnes vacances à tous.
Marianne
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