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Bouteille à la mer, 4

23 octobre 2014 By

Ceci se passait dans un collège tranquille et bien "coté", dans une petite ville du nord de la France

 

Je voudrais répondre à l’accueil amical de « Sidonie », ma voisine de Blog : la lire éveille en moi des souvenirs vieux d’au moins dix ans (Eh oui !). Le premier qui me vient est celui de cette grande fille de 16 ans, qui me dépassait d’une tête… (mais je ne suis pas très grand), en classe de 5ème !

Vous devinez que cette classe n’était pas facile. Un jour, pour susciter leur expression et éventuellement ouvrir un dialogue, je leur ai fait lire le texte de Guy Tyrolien qui fait parler un enfant noir qui va à l’école des « blancs » et qui s’écrie :

« Seigneur, Je ne veux plus aller à leur école …»

Après avoir un peu situé le contexte, je leur ai donné la consigne d’écriture suivante : sans trop vous préoccuper de la correction de la langue, écrivez à votre tour un petit texte qui commencerait par ces mots. Vous pouvez commencer, si vous préférez, par : « J’aime bien aller à leur école, car… » Ou encore : « J’aimerais bien aller à leur école, si…»

Et voilà ce texte, tel que je l’ai reçu, un des rares textes d’élève que j’aie gardés.

A. Schmitt

Je ne sais pas si elle a fait exprès d’inventer ce mot valise « caractébistouille », mais peut-être vaut-il mieux que je transcrive la dernière phrase :

« Alors, à 16 ans on devrait travailler pour gagner des sous, au lieu d’entendre leurs carabistouilles ».

C’est signé A.Schmidt. Agnès, Armelle, Arlette, Amélie ? Depuis hier soir, les prénoms féminins en "A" me tournent dans la tête, mais le bon ne vient pas…

Je me souviens que le dernier jour de l’année scolaire, une fois les livres rendus, ses camarades de classes…enfin, les quelques uns qui ne sont pas rentrés directement chez eux, m’ont mis au défi de l’affronter pour un bras de fer ! Ils étaient sûrs de leur coup, car elle les battait tous.

Défi relevé et gagné… je me suis rappelé alors qu’un professeur de Lycée m’avait raconté avoir gagné une année de calme en affrontant victorieusement, à ce jeu, un « caïd » de sa classe. Mais bon, pour moi, c’était la fin de l’année…

Chère A. dont j’ai oublié le prénom, mais non le visage, ni la carrure, tu dois avoir plus de trente ans maintenant. Je t’imagine en mère attentionnée et je te souhaite de pouvoir travailler et gagner des sous. Je garde de toi un souvenir ému !

 

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