Dans nos sociétés où l’instantané, le rapide, l’efficace sont valorisés, s’autoriser à attendre est déjà un défi à relever, un luxe à s’offrir.
Nous détestons attendre, c’est du temps perdu : le rendement doit être soutenu, les agendas pleins à craquer, le planning optimisé, les fiches complétées dans les délais.
Happés par cette frénésie ambiante, attendre est insupportable.
Et pourtant, nous nous souvenons tous de ce petit calendrier de l’Avent qui nous permettait, enfant, d’attendre.
Ouvrir la porte de chaque jour était le premier geste que nous faisions avec l’excitation de découvrir le dessin, le message, le petit chocolat.
Cela suffisait à nous remplir de joie pour la journée entière.
Les enseignantes de maternelle savent bien que cette période est très particulière dans le cœur des enfants : cette douce effervescence ne fait qu’augmenter jusqu’au dernier jour d’école.
Pour ce temps de l’Avent, redécouvrons notre cœur d’enfant.
Un enfant confiant qui savoure chaque jour sans l’inquiétude de perdre ou d’optimiser son temps.
Adoptons l’attente comme mode de vie pour se rendre pleinement présent à ce qui arrive déjà.
Sans le souci du lendemain, dépassant le traumatisme d’hier.
Au cœur de cette nuit sombre qui nous entoure, restons concentrés sur cette étoile qui brille et qui nous montre le chemin jusqu’à Bethléem où Jésus est né.
Comme le poète sénégalais Léopold Sédar Senghor, osons dire « La lumière est ma loi. »
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