Imprimer cette page
mercredi, 06 novembre 2019 12:56

Année scolaire 2019-2020 : deuxième étape pour nos actifs !

Écrit par

Un témoignage collectif qui rend compte des difficultés rencontrées par nos collègues actifs.

Après le repos bienvenu des vacances de Toussaint, professeurs et élèves reprennent le chemin jusqu'à la ligne bleue de Noël. Espérons que cette halte leur aura permis de "digérer" les difficultés rencontrées à la rentrée dont nos collègues sur le terrain nous ont donné un aperçu au dernier conseil d'administration.

En maternelle, du fait de l'entrée en vigueur de la nouvelle loi pour l'instruction obligatoire dans l'année des 3 ans, se sont posés des problèmes de lits, d'accueil d'enfants portant encore des couches. N'en déplaise à un ex-ministre, l'éducation à la propreté ne relève pas de l'école déjà suffisamment sollicitée par ailleurs. Heureusement il y a les petits et toute leur confiance dans le maître ou la maîtresse !

En primaire, la gestion de la quantité de travail se révèle parfois problématique et l'institution met en difficulté son personnel par son fonctionnement qui interroge. Quid, par exemple, de l'examen trop hâtif de dossiers de redoublements vite qualifiés de "pas assez étayés" ? Il faut ensuite maîtriser des niveaux d'enfants parfois très différents dans la même classe. La mixité sociale semble menacée à Paris au profit des catégories les plus favorisées, lorsque des zones rurales connaissent un déficit en orthophonistes, par exemple, qui pose sérieusement problème ou des fermetures de classes pas toujours justifiées.

Ce sont nos collègues de lycées qui ont subi particulièrement la pression à la rentrée à cause de la mise en route de la réforme Blanquer. Des contraintes d'emplois du temps rigides, non modifiables même pour rattraper des heures, des unités de classes disloquées par le choix des options - ainsi sur 27 h de cours certains ne peuvent-ils se retrouver que pendant 15 heures de tronc commun - et des épreuves de contrôle continu, avec des sujets fournis par une banque nationale dont la mise en place va poser des problèmes de salles, de conditions de passage et risque de perturber les cours. La liberté pédagogique paraît menacée dans certains domaines où s'imposent des programmes très stricts. Une question demeure récurrente : comment s'occuper efficacement des élèves allophones, d'élèves arrivant d'horizons parfois si différents ? Du fait d'une impréparation de la réforme, des personnels d'encadrement paraissent épuisés dès la rentrée, des personnels administratifs débordés par la charge de travail voire en voie de devenir incompétents.

Malgré tout, des espoirs : les jeunes à qui l' envie d'apporter une aide reste bien vivace. De nouveaux collègues arrivent en reconversion, venus en nombre du privé ou mal à l'aise dans leurs entreprises, qui se réjouissent de ne plus être embarqués dans la course au profit, en recherche incessante de performances. Puissent nos établissements demeurer le plus possible préservés de ce fléau, même si l' « efficacité » semble parfois prévaloir sur la prise en compte des élèves, puissent-ils rester quelque peu des havres de paix où l'aspiration est d'élever toujours plus ces jeunes, les éduquer à la réflexion et à l'autonomie dans le respect d'autrui pour en faire des citoyens responsables !

Christine Antoine, vice-présidente CdEP
(d'après les retours de nos collègues en activité)

 

Éléments similaires (par tag)

Connectez-vous pour commenter