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vendredi, 26 août 2016 13:59

Identité et vivre ensemble (Roumanie)

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Histoire religieuse roumaine et tolérance...

Nouvelle rencontre du SIESC pour une cinquantaine de collègues de dix pays d’Europe pour la première foisSIESC1 en Roumanie, pour découvrir une partie du pays, la Transylvanie avec un thème approprié à la région : « Identité et vivre ensemble : éduquer à la diversité/ pluralité ». A Cluj nous sommes accueillis magnifiquement dans un centre jésuite construit après la chute du communisme, par un prêtre, un frère jésuites et deux sœurs, quatre personnes disponibles avec un sourire rayonnant. Les collègues de l’AGRU, organisation roumaine de laïcs gréco-catholiques, se montrent très organisés et disponibles. L’Eglise gréco-catholique compte environ 160 300 fidèles tandis que l’Eglise orthodoxe majoritaire en compte 16 367 270. Nous avons l’occasion de découvrir cette Eglise et son histoire lors d’une conférence et lors de la célébration du dimanche matin dans une paroisse de la ville. Le rite est celui de Saint Jean Chrysostome. Nous découvrons également les persécutions qu’a subies cette Eglise sous le communisme en visitant le Mémorial des victimes du communisme et de la Résistance de Sighet, à la frontière avec l’Ukraine. Sous le communisme les douze évêques gréco-catholiques ont refusé de rejoindre l’Eglise orthodoxe et en conséquence ils furent emprisonnés comme de nombreux prêtres. Certains moururent en détention ou en résidence surveillée. La visite du Mémorial, dans le lieu de la prison de Sighet, nous rappelle les abominations commises par le communisme envers ses adversaires. Nous avons la chance d’être guidés par un prêtre gréco-catholique dont le père a été dans cette prison et dans d’autres pendant seize ans. Un autre prêtre nous accompagne, lui aussi fils d’un ancien prisonnier. A la fin de la visite nous prions dans la chapelle en mémoire de toutes ces victimes, pour le père Jacques Hamel, tué la veille alors qu’il célébrait la messe près de Rouen et pour toutes les victimes de la barbarie dans le monde.

Les conférences sont toutes très intéressantes. Nous avons d’abord un aperçu de l’»architecture religieuse roumaine entre l’Orient et l’Occident. Réflexions sur un milieu varié » le premier jour où nous percevons la place qu’occupe la Roumanie dans l’Europe, à cheval sur plusieurs cultures. Nous retrouvons cette diversité/unité dans les églises que nous visitons à Cluj. Il est parfois difficile de faire la distinction entre les églises orthodoxes ou catholiques de l’extérieur. Comme nous l’a dit le Président de l’AGRU le premier soir, Cluj est un bon exemple du thème de la rencontre : sur un même boulevard se trouvent deux églises Saint-Michel sur la transfiguration : une romano catholique et une orthodoxe avec des mosaïques faites par Rupnik, jésuite slovène que nous avions rencontré lors de la rencontre à Kranj.

Cluj2La deuxième conférence faite par le provincial des jésuites en Roumanie a toute sa place dans le SIESC : « Education en temps de crise ». Le père Talos propose quelques pistes de réflexion sur ce thème et il nous laisse cette phrase : « Aujourd’hui nous avons perdu l’attention aux autres, à soi et à la prière ». La troisième conférence d’une enseignante universitaire « le multilinguisme entre globalisation et tolérance » parle de l’enseignement des langues et de la place des langues avec des exemples précis et des sites internet. La dernière conférence nous expose, comme déjà évoqué, « l’évolution historique de l’Eglise gréco-catholique de Roumanie ».


Nos groupes de travail linguistiques nous permettent comme toujours d’échanger entre participants de quatre ou cinq pays différents, ce qui est une richesse. Malheureusement cette année peu de collègues des pays de l’Europe du Centre et de l’Est sont venus. Seuls sont présents des Slovènes et des Roumains. Dommage !

Comme toujours nous quittons cette rencontre fatigués mais les yeux pleins d’images et le cœur rempli de joie après tous ces moments partagés, ces conversations en différentes langues. Nous nous retrouverons l’année prochaine en France, à Vichy. Un groupe de Cdep a déjà commencé la préparation. Il nous faudra faire aussi bien que les Roumains, ce qui n’est pas facile !

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