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vendredi, 27 septembre 2013 06:52

Sankt Pölten 2013 - Petite enfance

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Où l'on s'aperçoit que s'occuper de la petite enfance ne se limite pas à changer des couches...

Huit ans après Salzbourg, nous voici à nouveau en Autriche, dans l’est cette fois, à Sankt-Pölten, où l’équipe locale de cette charmante cité de 52000 âmes nous accueille et nous invite à nous interroger sur « les enjeux et les risques de la formation et de la scolarisation des enfants de 3 à 6 ans ». Ce thème semble avoir parfois déconcerté en amont, et pourtant la bonne soixantaine de participants de douze nationalités montre un intérêt certain et prête une oreille attentive aux intervenants. Quelle richesse dans les trois exposés et les ateliers qui suivent !

Dès le premier jour Agnès Florin, de l’université de Nantes, nous propose de multiples pistes de réflexion à propos de l’éducation et la scolarisation de jeunes enfants et nous fait part d’un bon nombre de constatations ou d’analyses qu’elle a effectuées avec son équipe de chercheurs. Rendre compte de la richesse de cette contribution est ardu. Quelques idées fortes retenues de cet exposé : l’insécurité dans laquelle se trouvent bon nombre d’enfants ; le rôle fondamental des apprentissages premiers ; le fait que, néanmoins, tout ne se joue pas avant six ans ; l’écueil à éviter : vouloir sans cesse anticiper ; la nécessité d’une formation du personnel éducatif à quelque degré qu’il soit ; la valorisation des compétences, instaurée moins pour leur stricte application que pour inciter à ne privilégier aucun domaine et à bien vouloir au contraire tous les explorer. La consultation du site du SIESC (FEEC) permettra une relation bien plus complète et plus fidèle que cet aperçu.

La deuxième intervention, de Kerstin Kipp (Université d’Ulm), rappelle qu’alors que le cerveau grandit - tout en perdant de son élasticité - capacités intellectuelles et motrices se développent à une vitesse énorme. Madame Kipp s’attache particulièrement à l’apprentissage des langues. Il n’est pas nécessaire de maîtriser sa propre langue pour en acquérir une autre, et des exemples empruntés à des familles bilingues, où les acquisitions de langage vont parfois s’opérer dans un étonnant mélange de vocabulaire, soulignent l’existence dans l’enfance de phases sensibles pour l’acquisition de la phonologie et de compétences grammaticales. L’oratrice montre ensuite comment, selon elle,  apprendre doit avoir un sens pour les apprenants et nécessite par exemple une « implication émotionnelle positive».

Dans sa conférence Gabriele Bäck (Institut Charlotte Bülher, Vienne) nous expose les grandes lignes du plan-cadre de formation pour les Kindergarten en Autriche, en en rappelant l’orientation pédagogique, la formation et les compétences attendues. Six domaines sont ainsi définis dans ce plan-cadre : « Émotions et rapports sociaux », « Éthique et société », « Langage et communication », « Mouvement et santé », « Esthétique et création » et « Nature et technique ». « Langage et communication » jouent bien sûr un rôle central dans tous les autres domaines de formation. La qualité pédagogique des établissements d’enseignement préscolaire s’avère d’autre part un élément déterminant dans le développement des jeunes enfants .

Les ateliers linguistiques complétent ces conférences, de même que celui mené par Gisela sur des pratiques de groupes et celui animé par Gaby et Sylvie à propos de l’école maternelle en France. Impossible de rendre compte de toute la densité de ces réflexions : leur contenu est disponible dans les exposés et le compte-rendu des ateliers sur le site du SIESC.

La ville au cœur de laquelle nous nous trouvons nous offre des sorties et découvertes variées , en particulier celle du quartier administratif tout récent du gouvernement de la Basse-Autriche et ses figures de l’architecture contemporaine. Dans les églises, c’est bien sûr le baroque qui domine. Nous en retrouvons force éléments au monastère de Klosterneuburg ou chez les Cisterciens de Lilienfeld, ou encore en pèlerinage à Mariazell, sanctuaire marial le plus célèbre d’Europe centrale et orientale depuis le XIII siècle.

Toutes ces activités sont des moments propices d’échanges informels et de meilleure connaissance mutuelle, mais Celui qui nous réunit avant tout, c’est le Christ que nous célébrons à la messe d’ouverture, à celle du dimanche à la cathédrale (dont les paroissiens pourraient nous donner des leçons de chant !) ou en excursion à Mariazell au son du violon d’André. Ces moments de prière rejoignent celui plein d’émotion de l’hymne européen joué en soirée à l’harmonica par Luciano .

Comme toujours « au SIESC », nous rentrons nourris d’une très belle expérience, et nul doute que nous aurons à cœur de la renouveler l’an prochain en Slovénie pour nous interroger sur les relations entre l’art et la spiritualité !

 

Christine Antoine,
Troyes.

 

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