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samedi, 23 janvier 2010 15:16

Mutations culturelles et devenir de l'Église catholique en France

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En janvier 2010, le Conseil d'Administration de CdEP a décidé de nouer un partenariat avec Confrontations-AIC (Association d'Intellectuels Catholiques).
Voici le texte d'intentions qui a servi de base à la démarche lancée à cette période, sur les Mutations culturelles et le devenir de l'Église Catholique en France.

Un devenir préoccupant

Annoncer l’Evangile aujourd’hui, dans un langage crédible et audible par tous, telle est la tâche de l’Eglise. Or, son message semble rester répétitif et en l’état, difficilement transmissible dans nos sociétés pluralistes aux prises, conjoncturellement, avec les effets de la crise économique, écologique et sociale, et, plus profondément, avec des changements culturels rapides et profonds, dont l’Eglise ne prend guère la mesure, faute d’analyses suffisantes. Aujourd’hui l’Eglise catholique peut craindre pour son propre avenir. Dans une fidélité profonde à l’Evangile, l’Eglise, maintenant, devrait sans doute renouveler ses formes habituelles de pédagogie et de fonctionnements.

Cinquante ans après Vatican II, un autre regard est nécessaire sur la culture ambiante, profondément marquée par l’évolution d’une idéologie contemporaine qui fait une place de plus en plus importante à la défense et à l’extension des droits individuels et fait l’impasse sur la personne comme être en relation et sur le collectif. En fonction de quoi des propositions encore inexplorées sont à formuler, en écho notamment à certaines expériences de découverte de l’Evangile qui montrent des formes nouvelles de transmission à l’œuvre.

L’association Confrontations et les organisations signataires veulent contribuer à la réflexion de fond, actuellement requise. Elle se doit d’être pluridisciplinaire, conjuguant la réflexion de foi à des approches historique, démographique, sociologique et ecclésiologique.

Le but du travail que l’on se propose de mener ensemble sera de comprendre les raisons de la précarité institutionnelle actuelle de l’Eglise catholique sans l’assimiler à d’autres institutions sociales avec lesquelles elle partage pourtant bien des traits communs, selon l’enseignement même de Vatican II1.

Si l’on veut en venir à des propositions constructives, en particulier d’ordre pratique et institutionnel (cf. démarche d’étude jointe), il faut donc commencer par réaliser un état des lieux sans lequel une prospective sur le devenir de l’Eglise en France risque d’être bien idéologique. Les mutations culturelles que rencontre la société seront à examiner pour comprendre le phénomène déjà observable de « déculturation » religieuse qui inquiète aussi des milieux se définissant comme non chrétiens mais qui souhaitent entendre une parole issue de la tradition chrétienne. Ce diagnostic devra également être mis en perspective historique de la présence du christianisme dans un monde occidental qu’il a contribué à façonner. Parallèlement, on s’attachera à repérer les pratiques nouvelles et les remaniements déjà à l’œuvre dans les communautés ecclésiales sans négliger leur diversité et leur pluralisme.

Constitution d’une Plateforme

Confrontations et ses partenaires souhaitent mutualiser leurs compétences et leurs capacités d’analyse dans l’établissement d’un tel état des lieux, puisqu’il n’est pas fait ailleurs. Le groupe de travail ainsi constitué aura peut-être besoin de faire appel à des compétences extérieures, relativement techniques. Mais il restera maître de ses analyses qu’il affinera dans l’échange, en son sein, entre théologiens et intellectuels chrétiens, entre ministres ordonnés et membres ordinaires du peuple de Dieu, avant d’en faire part plus largement, y compris aux évêques[2].

Nous croyons en notre proposition d’autant plus qu’en cette période difficile, on assiste à un foisonnement d’initiatives et d’actions suscitées par ce qui est perçu comme une régression par rapport aux orientations doctrinales et pastorales de Vatican II, régression qui compromet

aussi, en pratique, un engagement œcuménique que Jean-Paul II proclamait pourtant irréversible. En rester à la dispersion actuelle de ces initiatives, c’est programmer l’incapacité à se faire entendre dans le débat public, tant au sein de l’Eglise qu’à l’extérieur.

Confrontations et ses partenaires signataires n’ont nullement l’intention de fédérer l’ensemble de ces initiatives, mais seulement d’instaurer une Plateforme entre celles qui se retrouvent déjà dans le créneau décrit ci-dessus ou qui pourraient s’y retrouver. Cette Plateforme a une seule raison d’être : comprendre et faire comprendre pourquoi la tradition vivante s’épuise lorsqu’elle s’affaisse en pure répétition de formes de vie chrétienne vécues jusqu’aux années 1950,l’inculturation de la vie chrétienne dans la société d’aujourd’hui, -sans s’y conformer-, est devenue une nécessité vitale.

Il reste entendu que chaque organisation signataire conserve sa sensibilité, ses finalités et ses priorités, et continue de prendre des initiatives dans le cadre de son objet statutaire.

Toute initiative de la Plateforme en tant que telle fera l’objet d’une concertation préalable au cours de laquelle il sera recherché un consensus.

Coordination de la Plateforme

Confrontations, association d’intellectuels chrétiens, qui en prend l’initiative, se propose d’assurer la coordination de cette Plateforme. Sa démarche est dictée par un souci de participer positivement au devenir de l’Eglise catholique dans notre pays.

Un premier projet

Dans un premier temps, il semble utile et nécessaire de transformer l’essai de diagnostic réalisé par Confrontations en avril 2009 en un état des lieux plus complet sur la situation générale de l’Eglise en France dans un environnement de plus en plus complexe. On y cherchera un type d’objectivation capable de dépasser l’émotionnel et le convictionnel pour que l’étude proposée soit réellement utile.

 

Démarche d’étude proposée :

1ère phase horizon 2009-2010

1-     Reprendre le diagnostic d’avril 2009, en l’élargissant au-delà des événements qui lui ont donné lieu (les affaires Williamson, de Recife et du préservatif). Ces événements avaient certes grande valeur de symptômes, ne s’étant pas produits par hasard. Mais le diagnostic doit être élargi. Et il faudra y associer une démarche prospective, s’appuyer aussi sur des éléments quantitatifs et peut-être sur une série d’entretiens qualitatifs auprès d’acteurs représentant les trois pôles de la vie ecclésiale : chrétiens militants, ministres ordonnés, théologiens et intellectuels.

2-     Soumettre ce document aux membres de la Plateforme pour signature.

3-     Envoyer ce texte aux évêques de France ainsi qu’à des personnalités qualifiées, en leur demandant une réaction constructive, voire une contribution formalisée.

2ème phase horizon 2011

4-     Analyser les réponses reçues et les propositions d’amendements au diagnostic.

5-     Au vu des résultats, continuer le travail de réflexion en y associant un petit groupe composé d’évêques et de personnalités proches de nos analyses. Prendre contact avec le groupe « Etudes et projets », groupe prospective de la conférence épiscopale.

6-     Diffuser le texte dans l’opinion, préalablement signé par un maximum de partenaires, pour un débat public.

 

3ème phase horizon fin 2011

7-     Au terme du travail, penser à une action de plus grande envergure, type colloque, à Paris mais aussi en province, et toucher les médias, mais seulement au terme.

Un groupe de travail inter-associatif a été constitué le 26 septembre 2009 pour l’élaboration de la 1ère phase de cette étude.

Celui-ci a besoin de la contribution de tous à deux niveaux :

-         Pour étoffer la Plateforme : recenser plus largement des organismes, associations ou groupes de chrétiens proches de notre sensibilité et de notre démarche en vue de constituer une surface d’action et de changement suffisante pour être crédibles et entendus. Les signaler à Confrontations qui prendra contact avec l’association qui l’aura indiqué.

 

-         Pour réaliser le diagnostic : identifier des personnes ressources et recenser des ouvrages pouvant apporter un éclairage qualitatif dans les disciplines requises. Rechercher les enquêtes récentes pouvant apporter des éléments quantitatifs.

Prévoir, éventuellement, une ouverture internationale.

Pour avancer, la méthode la plus appropriée est laissée au soin du groupe de travail qui rendra progressivement compte de ses travaux à la Plateforme ainsi constituée.

Confrontations se propose d’assurer la coordination de ce travail, dont le coût éventuel sera évalué ensemble avant d’être réparti d’un commun accord.

 


1 - En son n. 8 la Constitution sur l’Eglise de Vatican II prescrit d’embrasser, d’un seul regard, l’Eglise « communauté de foi, d’espérance et de charité », « Corps mystique », répandant « la vérité et la grâce », et celle qui se présente « à tous », « comme un tout visible », « discernable aux yeux », comme « société », « organisation » et « hiérarchie ». La fidélité à cet énoncé demande que l’on vérifie, éventuellement de façon critique, la qualité de la corrélation entre ces deux aspects indissociables.

Conformément au droit en vigueur qui donne cette « liberté » aux fidèles, y reconnaissant « un droit » et même « un devoir », cf. le canon 212, §§ 2 et 3 du Code de droit canonique de 1983.

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