Luc a très vite été pour chacun un frère et un ami. Il faisait partie de notre famille. Il a été partie prenante dans les mariages de nos trois enfants et a baptisé une de nos petites filles. Il a accepté d'être le prêtre officiant au mariage de notre fils Patrick avec Nathalie. J'ai un souvenir ému de la « maison de Berthe » qui, en juin, hébergeait pour un pique-nique nos réunions. La rencontre des sœurs de Luc a été l'occasion de resserrer ces liens quasi familiaux.

Luc donnait en partage son immense culture, historique notamment. Il a impressionné par ses connaissances. Ses références bibliques ont beaucoup apporté. D'autant que bien qu'érudit, il savait se mettre à la portée de tous. Sa rigueur et son ouverture lui permettaient d'être en phase avec des milieux bien différents, témoignant d'une ouverture au monde laïque tout à fait exceptionnelle, à l'aise avec tous, croyants et incroyants, et accueilli par tous, aimant l'œcuménisme, capable de comprendre tous les courants de pensée et les modes de vie de ses interlocuteurs, de dialoguer avec eux. C'est grâce à lui que nous avons connu le groupe œcuménique d'échanges bibliques qui s'est prolongé par une découverte de la terre sainte.

Avec l'ami athée, il discutait religion ou bible, mais jamais de foi, par respect sans doute. Une autre personne le remercie... "pour ce que tu m'as apporté dans l'épanouissement de ma foi". Si nous avons vécu beaucoup de moments intenses avec Luc, c'est lors de nos échanges, de notre réflexion au sein de l'équipe, qu'ils ont été les plus denses ; toujours très attentif à l'expression de chacun, il aidait à avancer par ses interventions riches de sens et de foi. Et sa rencontre fut pour nous le découverte d'un homme d'Église ouvert, large d'esprit, attentif, à l'écoute des autres, toujours avec gentillesse.

L'homme de cœur, en effet, propageait la convivialité autour de lui. Luc était affable, bienveillant, humain, toujours souriant, très attentif aux joies et aux épreuves des uns et des autres. Devant nos questionnements, nos angoisses, il rassurait, apaisait rapidement avec simplicité. Et donc, ce personnage, tout droit issu de la bourgeoisie de Bergues, pouvait s'émerveiller de la qualité de réflexion et de la générosité des gens humbles au milieu desquels il vivait et aux côtés desquels il s'impliquait concrètement en participant à leur combat. En définitive, plus que l'Eglise, le monde lui importait : c'est dans la ville nouvelle qu'il a d'abord voulu être immergé, il étendait son souci de la qualité de vie à toute le Cité et plus encore... à la planète entière, « notre bien commun ».

Luc, mon ami, je me souviens en bien de toi et je ne t'oublierai jamais. Comme tu savais nous aimer, nous aider quand nous avions besoin de toi ! Merci Luc, pour ton grand cœur. Tu étais l'envoyé de Dieu. Et j'espère, quand le moment sera venu, te retrouver là-haut où tu es maintenant.