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Chrétiens dans
l'enseignement public

Réunion de rentrée de l'équipe d'Asnières (09.2024)

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Réunion de rentrée de l'équipe d'Asnières (09.2024)

Echos de la réunion de rentrée après l'été 2024.

Nous étions nombreux ce soir (même si nous n'étions pas au complet) et chacun a fait un état des lieux de sa rentrée. Si chacun a des préoccupations et des inquiétudes, notamment au collège avec la mise en place des groupes de niveau/besoin, il est apparu que nous étions presque tous assez contents et sereins, malgré tout ce qui est chaotique dans notre institution, à différents niveaux.

Philippe N. est revenu galvanisé de son expédition au Groënland et prend avec une certaine quiétude sa mission de professeur de SEGPA, Céline fait bon voisinage avec ses collègues, Meige vient de laisser partir ses élèves en stage après trois semaines intenses de recherche de stage et de formalités administratives, Philippe L. a un emploi du temps un peu plus soutenable qui lui a permis d'être avec nous ce soir. Comme Marianne et Céline, la session d'actifs de cette fin d'été lui a permis une rentrée plutôt douce. Antoine découvre un nouvel établissement et l'enseignement d'une nouvelle discipline. Anne-Claire est heureuse de son emploi du temps et de sa cantine. Dominique, qui ne sait pas à quelle sauce elle va être mangée avec ses groupes, se réjouit de sa formation théâtre et de son inscription à la certification.

Est-ce une rentrée sans ministre qui nous a ainsi apaisés ? Est-ce que nous avons confié toutes nos charges au Seigneur au seuil de cette rentrée, pour repartir plus léger, moins fatigués ? Sommes-nous portés par l'Esprit plus qu'à l'habitude ?

Ce soir, nous avons laissé Abdennour Bidar et Philippe Meirieu de côté.

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Pour ceux qui n'iront pas jusqu'au bout du livre (nous avons d'autres projets de lecture), la question centrale est celle de notre place dans un monde où les savoirs sont accessibles en quelques clics. Evidemment, nous serons toujours des accompagnateurs : s'il est satisfaisant pour un enfant d'avoir à sa portée la connaissance dès qu'il se pose une question, il aura toujours besoin d'un adulte pour lui expliquer comment accorder du crédit à ce qu'il lit (ou visionne), comment hiérarchiser les informations qui arrivent en cascade, et toujours... comment construire un raisonnement. Reste cependant que le saucissonnage des savoirs en différentes matières avec des contenus d'enseignement qui sont parfois à dix mille lieues des élèves est sans doute voué à disparaître. Il faudra réinventer nos enseignements, nos missions, toujours en se mettant d'accord sur des valeurs communes à tous. En faisant sortir nos élèves, en allant voir la nature "pour de vrai" et des oeuvres dans des musées. Et il faudra que l'Ecole demeure plus que tout le lieu du lien, celui où l'on apprend à voir l'autre "pour de vrai" aussi, autrement que derrière un écran.

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Il y a dix ans, nous avions lu Petite Poucette de Michel Serres. A l'époque, j'avais des élèves très difficiles et j'avais trouvé une façon de les mettre au travail, de les faire se concentrer, en travaillant devant un écran. J'étais contente : ils travaillaient !

Aujourd'hui, mon souci est davantage celui de la cohésion du groupe, de la connaissance de l'autre, de la rencontre. Parce que beaucoup de nos élèves ne savent plus se parler, se reconnaître, discuter (cf. le dernier livre de David Lebreton, La fin de la conversation ? La parole dans une société spectrale). Il y a dix ans, en classe, l'écran était un support un peu inédit. Aujourd'hui, ce qui est inédit, c'est de tout éteindre pour revenir à soi et aux autres. Et peut-être supporter cette intranquillité dont parle Marion Muller-Colard dans le livre qui nous accompagnera au début de cette année.

Marianne