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Message de l'Avent 2024

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Message de l'Avent 2024

Message de notre aumônier, Père Olivier Joncour, qui nous invite, avec le pape François, à être "Pèlerins de l'espérance".

Départ des « pèlerins de l’espérance » *

A comme attente, avènement et aventure. Le peuple juif a attendu le Sauveur pendant des siècles. Cela fait presque 2000 ans que les chrétiens attendent la seconde venue du Christ en gloire, en vivant l’aventure de la foi. Nous avons attendu 5 ans et demi la reconstruction et la réouverture de la cathédrale Notre Dame de Paris. Les élèves attendent la correction de leurs contrôles. Les enseignants attendent la reconnaissance de l’institution, des parents, des élèves et de la société. Comme pèlerins d’espérance, encourageons les élèves dont les résultats ne sont pas à la hauteur de leur travail, soutenons les parents qui risquent de se démobiliser et fortifions les collègues qui ont perdu les raisons pour lesquelles ils ont choisi ce métier.

V comme venue, vie et vivant. Le Messie est venu parce que le Père aime tant le monde (cf. Jn 3,16). Sa venue à Bethléem, ses 30 ans de vie cachée à Nazareth avant ses trois ans de vie publique où il a voyagé en Galilée, un peu en Samarie et au Nord, en Judée où tout s’est densifié. « Il est venu chez les siens. » (Jn 1,11) Il a vu le mal à l’action et l’a combattu. Terrassé lors de la Passion, crucifié, il a été emmuré dans son tombeau. Revenu du séjour des morts, ressuscité le troisième jour, il est venu au jour, vivant. Il a vaincu le mal, la mort et les péchés. Il est venu 1 heure dans la classe, l’inspecteur. Il est venu à la rentrée le ministre à l’école ou au collège sans s’arrêter, devant les caméras, et dès qu’il avait terminé son discours, la banalité du quotidien est revenue. Comme pèlerins de l’espérance, soyons des vivants et donnons des raisons de vivre, de croire et d’aimer.

E comme Emmanuel et élèves. L’Emmanuel annoncé par le prophète Isaïe (Is 7,14c) n’est pas resté distant ni seulement à lancer un plaidoyer en faveur des veuves, des orphelins et des étrangers, il est devenu l’un de nous par le Oui de Marie à la proposition divine. Il a fréquenté les pécheurs, les publicains, les prostituées, guérit les lépreux, les aveugles, les sourds et les muets et a dit « Moi je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin des temps » (Mt 28, 20) Les élèves occupent nos pensées, notre travail de préparation des cours en tenant compte d’eux, nos heures de cours en classe, nos discussions entre collègues et pendant les conseils de classe, nos heures de correction des copies et les formulations de nos annotations sur les bulletins scolaires. Parfois, un peu trop présents pour certains de nos proches. Comme pèlerins de l’espérance, soyons proches des personnes en difficulté pour être les yeux, les oreilles, la langue, les mains, les pieds et le cœur du Seigneur Jésus .

N comme [double] nature et Notre Dame. Ce 8 décembre 2024, solennellement, l’archevêque de Paris frappe à la grande porte de la cathédrale incendiée et fermée depuis l’incendie d’avril 20219. Notre Dame restaurée, Notre Dame relevée, Notre Dame toute en beauté, Notre Dame immaculée. Notre Dame de Paris, tu es le signe d’un Dieu qui sourit, le reliquaire de la couronne d’épines rapportée par St Louis. 17 jours avant l’ouverture du Jubilé de 2025. 1 mois avant le lancement de l’année du 1700° anniversaire du Concile de Nicée sur les deux natures du Christ : « vrai Dieu et vrai homme » Les élèves et leurs familles connaissent pour certains des situations sociales très difficiles, dans une vie au jour le jour. Combien tiennent le coup grâce à la dimension spirituelle qu’il y a en tout être humain. Comme pèlerins de l’espérance, soyons ancrés dans la foi et l’espérance que le Seigneur peut nous permettre de faire toutes choses nouvelles, les pieds sur terre et la tête au Ciel.

T comme tente : A l’horizon de l’Avent, il y a la Nativité de Celui qui est venu dresser sa tente parmi nous. A l’horizon de l’année scolaire, il y a le passage dans l’année suivante, des examens ou des concours passés par les élèves, le stress des parents, parfois des vacances d’été sous la tente au camping ou dans un camp de scouts. Comme pèlerins de l’espérance, nous marchons, étape après étape, devenant des nomades invités à élargir l’espace de notre tente (cf. Is 54,2) et confiants dans le Seigneur qui accompagnait les douze tributs d’Israël guidées par Moïse et faisant l’expérience que « se mettre en marche est caractéristique de celui qui va à la recherche du sens de la vie » (François L’espérance ne déçoit pas 5).

P. Olivier Joncour, Aumônier national de CdEP * Expression du Pape François dans « L’espérance ne déçoit pas » (1 et 5)