A travers notre évaluation, nous disons beaucoup du regard que nous posons sur l’élève, de notre vision de l’enseignement. Une équipe de jeunes profs de la région parisienne partage sa réflexion sur l'acte d'évaluer qui met en jeu beaucoup plus que le contrôle des connaissances.
Nous avons laissé de côté notre livre pour un court temps d’échanges, en tout petit comité et en visio : entre le Covid et l’épuisement des uns et des autres, il était difficile de nous rencontrer. Mais il nous fallait tout de même un temps de retrouvailles, comme une petite bouffée d’oxygène dans cette période asphyxiante.
Il a beaucoup été question de l’évaluation : le contrôle continu au lycée, le protocole d’évaluation pour le bac, le guide de l’évaluation, nos façons respectives d’évaluer, et celle des autres bien entendu. Nous avons parlé de notre liberté pédagogique, de celle des autres encore une fois, de l’égalité demandée par les élèves, de notre volonté de les faire progresser, en les accueillant là où ils sont pour les hisser le plus haut possible, à la mesure de ce qui leur est possible mais en ayant toujours en nous l’intime conviction qu’ils pourront mieux faire.
A travers notre évaluation, nous disons beaucoup du regard que nous posons sur l’élève, de notre vision de l’enseignement : en ayant « la modestie de l’artisan » (a dit l’un de nous), en étant des « accompagnateurs » (a dit une autre), en aimant jouer et rire (a dit une autre encore). Voyons-les comme des enfants, des adultes en devenir, et pas uniquement comme des cerveaux à remplir. Expliquons, explicitons, donnons-leur notre confiance, espérons avoir la leur. Tissons le lien : encore un beau geste d’artisan !
M.C.