CDEP
Chrétiens dans
l'enseignement public

Equipe Asnières (Novembre 2024)

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Equipe Asnières (Novembre 2024)

Echos de la rencontre du lundi 18 novembre 2024

Bien... Alors c'est à moi qu'incombe la tâche difficile d'écrire une petite synthèse de nos échanges sur le passage d'un livre que je n'ai pas trop aimé...

Ce soir, il a été question de notre vie de chrétien dans certaines situations professionnelles, celle du deuil, de la perte d'un collègue. Passée la question de la posture que l'on doit avoir en tant qu'agent public dans une cérémonie religieuse quand on représente son établissement, il nous est apparu que, même dans la discrétion, il fallait accompagner le collègue décédé. Même si celui-ci (celle-ci en l'occurrence) était une figure complexe, qui amenait des tensions, des conflits. Elle faisait partie des murs et de la vie du collège de Dominique, laquelle est chamboulée et ira probablement aux obsèques pour dire au-revoir à cette figure, refermer le livre et rentrer de nouveau sereinement dans sa salle de classe.

Je fais le lien avec ce que nous nous sommes dits ensuite : l'exigence d'une vie de chrétien, c'est de voir le Christ en chacun, même en celui dont on est le plus éloigné. C'est un peu plus facile avec les élèves qu'avec nos collègues adultes. Prier pour eux n'est pas naturel mais s'y efforcer créera sans doute un lien. Accompagner un collègue décédé dont on pouvait être éloigné, c'est aussi se donner l'occasion de nouer un dernier lien.

Marion Muller Colard L'intranquillité BayradJ'en arrive enfin à la deuxième partie du livre de Marion Muller-Colard, L'Intranquillité. Marion Muller définit celui qui est vivant comme celui qui accepte d'être intranquille, et donc de se laisser toucher par la vie sans chercher à la contrôler. La vie des autres donc. Surtout ceux qui viennent nous troubler, nous critiquer, nous invectiver. Accepter cet inconfort, douter, c'est être courageux. Aussi courageux, selon l'auteure, que Marie et Joseph qui ont dû faire face à l'imprévu : être les parents de Jésus.

Être chrétien, lire Les Evangiles, c'est être remué sans cesse, c'est laisser le doute s'installer. Je regrette que Marion Muller-Colard ne donne pas d'autres exemples puisqu'ils fourmillent. Elle évoque la maternité, celle de Marie, la sienne, celle qui nous plonge dans une totale intranquillité. Les hommes regretteront peut-être, puisqu'il était question de Joseph juste avant, que les pères n'aient pas été cités. Toujours est-il que Marie et Joseph, tels des veilleurs, ne se sont pas contentés d'espérer quoi que ce soit mais ont saisi (ont été saisis par) le Père quand il s'est imposé à eux. Comme l'a dit Chantal à la lecture de la prière de l'icône endommagée : "Il nous faut avant tout avoir un cœur pur, des intentions pures, l'esprit ouvert [...] afin de pouvoir écouter, regarder et voir la beauté cachée."

Marianne