CDEP asso

Au moment de présenter mon équipe de CdEP, je me pose la question : existe-t-il une "équipe type". Je dirais que notre équipe n'est sans doute pas atypique mais plutôt éclectique dans sa composition du moins. Jugez-en vous même.

L'équipe actuelle est composée de treize personnes.

Le "noyau" le plus ancien a son origine dans une équipe enseignante existant sur la ville de Castres depuis des dizaines d'années formée par une enseignante en lycée agricole, un instituteur du privé et moi-même institutrice, membre des Équipes Enseignantes depuis mon entrée à l'École Normale.

Sont venus s'y joindre depuis quelques années, un enseignant d'histoire et géographie au lycée d'Albi, une collègue travaillant à la formation pour adultes en milieu agricole, un professeur de français en collège actuellement retraité, et deux collègues d'un même lycée l'une enseignante, l'autre infirmière, maintenant retraitées.

Nous ont rejoints récemment une institutrice de maternelle  et deux collègues retraités de l'enseignement secondaire.

Enfin depuis début 2009, une collègue ayant enseigné les lettres en lycée et récemment retraitée a rejoint le groupe. Au total,cinq collègues en activité pour sept retraités !

Il ne faut pas oublier notre aumônier qui, après nous avoir accompagnés très régulièrement durant de nombreuses années, ne peut être avec nous à chaque rencontre, compte tenu de sa charge pastorale.

Nos rencontres

Notre vie de membres du CdEP est basée sur une connaissance et une reconnaissance réciproque qui se construisent essentiellement, mais non uniquement, lors de nos rencontres mensuelles qui ont lieu régulièrement au long de l'année scolaire avec quelques temps forts.

Dans la plupart des cas, ces rencontres ont lieu le samedi après-midi de 14 h à 18 h (quelquefois plus tard), chez l'un ou l'autre membre de l'équipe. Nous échangeons sur un  thème choisi à la suite de la rencontre précédente (ou non), en nous aidant d'un questionnaire élaboré par deux membres au moins dont celui qui "reçoit".

La réunion se termine toujours par un goûter où les amateurs de gâteaux, crèmes, galettes en tous genres, se délectent et échangent recettes et compliments pour la plus grande joie de chacun.

Il y a aussi – et surtout devrais-je dire – les rencontres extraordinaires.

À la rentrée (septembre) rencontre de préférence chez un membre de l'équipe vivant à la campagne pour profiter de la nature et garder encore un air de vacances (le thème est souvent en relation avec).

Aux environs de Noël, notre rencontre a lieu un samedi chez notre aumônier. Elle commence par un déjeuner partagé : partagé dans la préparation, chacun apportant son "cabas" et son savoir-faire ; partagé dans la convivialité, non seulement  au moment du repas mais lors de l'échange et de l'Eucharistie qui couronne toujours ce grand moment fraternel. Durant les années passées, il a pu y avoir, à ce moment là, des "visites guidées" de la Cathédrale d'Albi, de l'orgue de cette Cathédrale ou d'autres lieux.

Pour clôturer, en Juin, un autre repas convivial avec ensuite réflexion et Eucharistie, a lieu chez une collègue, à la campagne (le tout se déroulant habituellement en plein air) avec une fois ou l'autre des "invités", membres de la famille ou amis.

Enfin, plusieurs membres de notre groupe participent régulièrement, en fonction de leur disponibilité à la rencontre régionale de Midi-Pyrénées qui a lieu depuis plusieurs années, le jour du 1er Mai ( de 10h à 17h environ). Cela fait maintenant quatre ans que nous nous rendons à Luzech (dans le Lot) chez notre grand ami le Père Gérard Bessière, qui nous aide à réfléchir et à nous enrichir à la lumière des Évangiles.

Liens avec le mouvement

Les liens de chacun avec le mouvement CdEP sont de plusieurs sortes. Ils sont le résultat de cheminements différents, compte tenu de la sensibilité de chacun, de l'investissement dans tel ou tel autre lieu, de "l'ancienneté" dans l'équipe…

Un grand nombre d'entre nous est cotisant et abonné à la revue sur laquelle nous nous appuyons souvent pour nos échanges.

Certains ont participé au moins une fois à une rencontre de responsables à Paris.

Nous avons fréquemment des échanges sur les problèmes liés à l'international et l'action du CCFD et autres organismes comparables (ACAT, Amnesty…).

À propos de notre vie d'équipe CdEP, je voudrais souligner le rôle de l'amitié, de la fraternité qui se vit lors de nos rencontres, la richesse et la qualité de l'écoute et des échanges, mais aussi le souci que chacun a, au-delà du temps des rencontres, de celui ou celle qui est en difficulté personnelle, familiale ou professionnelle.

Ceci se vit de manière effective dans les moments difficiles mais nous avons aussi à cœur de partager concrètement nos joies : mariage des enfants, départ à la retraite, installation de notre aumônier dans son nouveau lieu de mission.

Il s'agit là pour moi d'une véritable vie en Église comme nous la décrivent certains passages d'Évangile, ce qui devrait nous inciter à faire connaître encore plus nos initiatives au service des enseignants chrétiens en recherche.

Paulette Molinier, Castres

Résister pour exister
Exemple de réunion

Après un "tour de table" permettant un rappel de quelques évènements nationaux (problèmes de La Poste, de l'enseignement, des infirmières scolaires) nous entrons dans le vif du sujet.

À quoi résistons-nous ?

Résistance à l'administration de l'Éducation Nationale en relation avec une suppression de filières dans

l'enseignement agricole, des RASED en primaire.

Résistance à l'ouverture des magasins le dimanche en refusant d'effectuer nos courses ce jour-là.

Résistance aux propositions de travail supplémentaire.

Résistance à la morosité affichée

Nos manières de résister.

Rétention des notes, concertation, expression commune du désaccord

Adhésion à la journée sans consommation.

Être exigeant sur les recherches des élèves (choix de sources variées)

Réfléchir et s'informer, puis informer.

Éduquer à la responsabilité,

Aider à préciser sa pensée, ses expressions et ses analyses.

Nos motivations

Résister pour le bien d'une profession (résistance syndicale).

Aller au-delà de la révolte.

Construire une "lutte pacifique".

Se sentir en accord avec le désir de bien-être pour notre planète.

Rétablir la vérité.

"La vie biologique, la santé, se définissent comme une résistance".

"Résister c'est vivre debout".

Et notre foi là-dedans ?

Nous sentons le besoin de nous convertir lentement.

Impression de travailler pour Ie Royaume.

Faire grandir l'enfant, l'homme.

Résister au manque de foi, d'Espérance, de charité.

Conclusion de l'une d'entre-nous : la seule "chose" à laquelle nous ne devrions pas résister, c'est Dieu.

Cette rencontre a été suivie, le mois suivant, par un travail complémentaire à partir de deux propositions :

Chacun de nous présentera un texte biblique qui évoque, pour lui, le fait de résister.

Avec l'aide de notre aumônier, nous réfléchirons à ces exemples et rechercherons ce qui,  dans la vie de Jésus-homme, est une forme de résistance.

Une eucharistie fraternelle a été le point d'orgue de ce travail fort enrichissant pour tous.